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Photo du rédacteurVéronique Rohan

Art-thérapie : la création artistique pour autre langage



"La mission suprême de l'art consiste à libérer nos regards des terreurs obsédantes de la nuit, à nous guérir des douleurs convulsives que nous causent nos actes volontaires." Friedrich Nietzsche

Une illustration sur les arts - Dônawen Équilibre

L’art est un autre langage, mais aussi un excellent moyen de se reconnecter à soi-même ou au monde. : nombreux sont ceux qui pratiquent l'art, pour être bien dans leur corps ou dans leur tête. Ce domaine propre de la création et de l’expression personnelle, semble toujours avoir été "libérateur". Mais quel rôle tient-il dans une démarche thérapeutique ?


L'art-thérapie permet d’utiliser l'art comme médium et de faire émerger la personnalité artistique que l'on a en soi. Elle se situe au croisement de la science et de l’art, dans le champ d’application de la psychologie. Le processus de création devient alors un moyen d’expression qui permet à ceux qui ne trouvent pas les mots, de communiquer pour aider à résoudre nombreux problèmes plus ou moins sévères : stress, traumatisme, démence, etc.


Développer toutes les facettes de cette discipline impliquerait des pages d'écrits tant ce domaine est riche ! ;-) Cet article qui en résume l'essentiel, vous permettra, je l'espère, de mieux comprendre les mécanismes cognitifs et émotionnels qu'elle induit.




L'ORIGINE de L'ART-THÉRAPIE


L'art est né avec l'homme de Néandertal et l'Homo sapiens (Paléolithique moyen) qui se servaient déjà des couleurs et des formes pour exprimer leurs émotions (gravures sur pierres et os, peintures pariétales).


À partir de l’art, de nombreuses recherches et idées vont apparaitre au fil des siècles. L'émergence de l'art-thérapie comme discipline propre reste floue : les liens entre art et guérison sont ancestraux. On peut penser au chamanisme et à l’utilisation du rythme, des couleurs ( le chamane chante, il conte, il mime et utilise l’art sous toutes ses formes, comme médium d’expression.).


A l'Antiquité, des manuscrits sur cuir ou papyrus sont transmis, ainsi que de nombreux livres de pratiques médicales auxquels se référaient les médecins (exemple célèbre le Papyrus d’Ebers). L'Antiquité gréco-latine voit les prémices de l’art-thérapie.


Page du Papyrus d’Ebers

Au XVIIè siècle, l’idée de créativité va progressivement prendre une place centrale et des ouvrages qui traitent du lien entre art et thérapie voient le jour dans la littérature médicale.


Au début du XIXè siècle, la psychiatrie permet de voir apparaître la genèse du bénéfice des arts dans la médecine. Le mouvement des « aliénistes » pose alors des fondements importants. Ambroise Tardieu publie en 1872 "Etudes médico-légales sur la folie", premier texte sur les peintures des "fous" qui apporte un nouvel intérêt pour l’expression des maladies à travers l'art. Les arts plastiques deviennent alors un instrument de diversion et également une thérapie.


Le XXè siècle marque un tournant dans la relation entre l’art et la médecine, avec l’essor de techniques proches de celle de l’art-thérapie. Les ateliers créatifs voient le jour en psychiatrie. De nombreuses personnalités, artistes ou médecins, contribuent à la reconnaissance de l'art-thérapie, comme entre autres :


  • Marcel Réja (Docteur Paul Meunier de son vrai nom), médecin de l’asile de Villejuif, commence à lier art et pathologie. Il ne reste qu’au stade d’observation de l’art du patient, sans l’utiliser comme médium.



  • Carl Jung, réalise ce qu’on appelle des « dessins centrés » (mandalas), en soulignant les bienfaits qu’ils ont sur lui.


  • Walter Morgenthaler, médecin, fait connaitre les œuvres d'Adolf Wölfli, interne de l'asile d'aliénés de Waldau. ("A Psychiatric Patient as Artist", 1921),


  • Adrian Hill, artiste peintre britannique ("Art Versus Illness: A Story of Art Therapy", 1945 ) a constaté - alors qu'il enseigne le dessin et la peinture à des patients d'un Sanatorium où lui-même avait été soigné - que la pratique de l'art semblait aider à détourner les patients et à soulager leur détresse mentale. Nombreux sont ceux qui lui attribue la paternité de l'art-thérapie.






  • Etc.

Saint Adolf portant les lunettes entre les deux villes géantes Niess et Mia (1924) © Collection de l’Art Brut, Lausanne
Peinture d'Adolf Wöfli, interne de l'asile d'aliénés de Waldau,1924


En Europe ce n’est que vers les années 70 que l’art-thérapie se dégage de l’emprise de la psychanalyse en développant des écoles différentes de celles d’une orientation psychanalytique. L’essor de l’art-thérapie moderne s’impose dans les lieux de soins, grâce aux travaux tourangeaux de l’Afratapem.


Ce n'est qu'à partir des années 80 que cette discipline est reconnue officiellement en France, par la communauté scientifique. Jean-Pierre Klein, psychiatre, fonde l’association Art et Thérapie en 1981 et 5 ans plus tard l'INECAT (Institut national d’Expression, de Création, d’Art et Thérapie), département de l’association consacré à la formation à l’art-thérapie.


Le début du XXIè siècle marque la reconnaissance de l’art-thérapie comme soin de support participant à l’amélioration de la qualité de vie des malades et comme thérapie non médicamenteuse de façon officielle dans certains domaines tels que le plan Alzheimer ou le plan Autisme.


Les formations d’art-thérapeutes vont alors se multiplier. En France, la première formation a été créée en 2011 à l'Université de Paris sous la forme d’un master professionnel (Création artistique/Art-Thérapies). Tous les autres enseignements actuellement dispensés donnent lieu à des DU d’Arts-thérapies (DUAT) ou à des Certificats Professionnels (organismes privés de formation). Le candidat à la formation doit déjà disposer d'une expérience professionnelle et personnelle, lorsqu’il se dirige vers le métier d’art-thérapeute.


Malgré tout, le métier d'art-thérapeute ne bénéficie pas encore d'une reconnaissance officielle de l'Etat, quelle que soit la formation d'art-thérapie considérée et malgré la reconnaissance de certains titres.



ART-THÉRAPIE et PSYCHOTHÉRAPIE



Etre acteur de sa propre existence


La psychothérapie et l’art-thérapie sont complémentaires. Elles se basent sur l’écoute avant toute chose et proposent une vision de la personne qui intègre toutes ses particularités et difficultés.


Le travail principal de la psychothérapie consiste à supprimer les croyances et les obstacles que le patient a accumulés. En créant ainsi son existence, il devient acteur de sa propre vie, plutôt que spectateur.


L’art-thérapie est un processus privilégié pour reprendre cette position d’acteur avec l'aide de différents médiums artistiques : en créant sa propre œuvre, le patient passe d’une façon encore plus concrète de celui qui admire et contemple une œuvre d’art, à celle d’artiste. C’est d’ailleurs pour cela que le processus de création doit rester libre, et que ce n’est pas la production finale de l’œuvre qui doit être jugée, mais le sens qu’elle apporte.


En regardant, sentant, écoutant, ressentant et bougeant. nous pouvons libérer nos images intérieures, nos potentiels créateurs, nos émotions bloquées, nos rêves et nos visions enfouis dans l’inconscient. L’art-thérapie travaille beaucoup avec l’inconscient, sans savoir à l’avance ce qu’elle va y trouver. Elle met ainsi en marche le processus créatif qui est en chacun de nous et qui permet de reprendre cette place d’acteur de sa propre existence.


L'acceptation


Le processus de psychothérapie en général permet aussi d’accepter les choses qui ne peuvent pas être changées, et notamment les éléments du passé. Un traumatisme peut ainsi devenir une force positive. Il faut d’une certaine manière "recycler" ce qui a été vécu de façon négative pour le transformer en une source de confiance.


La souffrance est humaine et on ne peut vivre chaque jour de notre vie heureux.

Il est donc normal que des choses traumatisantes puissent advenir. Mais, plutôt que d’en faire un obstacle fataliste, il faut en faire une force, un nouvel apprentissage sur l’existence. Ici aussi l’art-thérapie a toute sa place.


Dans l’histoire de l’art, la création a permis à nombreux artistes d’exprimer ce qu’ils avaient de plus sombre en eux : l’art "soulage" l’esprit par l’expression (les plus grandes œuvres sont souvent liées à des événements forts d’émotions et de traumatismes).



ART-THÉRAPIE et NEUROSCIENCES


De nombreuses études font le lien entre art-thérapie et neurosciences (découvertes nouvelles qui sont faites sur le fonctionnement du cerveau).


L’art semble être un moyen de communication non verbal idéal pour exprimer ce qui ne peut pas l’être avec des mots. Il engendre de plus une stimulation sensorielle qui peut être bénéfique à de nombreuses pathologies, mais également au développement de l’enfant.


Jean-Pierre Changeux (neurobiologiste) traite de façon admirable les liens art/cerveau, en posant les jalons d’une « neuroscience de l’art ». Il s’est intéressé à ce qui se passe dans notre cerveau lors du processus de création artistique ("Le cerveau et l'art", 2010). A chaque étape de son œuvre, l’artiste effectue de nombreuses opérations, notamment celle de choisir à chaque fois parmi une multitude de voies une option, avant d’arriver à son œuvre finale. Jean-Pierre Changeux souligne aussi l’effet induit par la contemplation d’une œuvre d’art nouvelle, qui envahit l’espace de notre conscience.



Le neurologue Pierre Lemarquis note également l’effet positif de l’art sur notre cerveau.

Dans "Portrait du cerveau en artiste" qu'il publie en 2012 , il souligne la perception du beau par notre cerveau et son impact sur notre santé et le cours de notre existence. Il travaille notamment sur la maladie d’Alzheimer, constatant l’effet très bénéfique de la musique ou de la contemplation d’œuvres d’art.



 

Toutefois les réactions des individus face à l’œuvre sont toutes très différentes. Le beau n’est pas l’agréable. La contemplation peut autant causer du plaisir que de la peine. L'expérience esthétique représente un processus complexe propre à chacun (elle est donc très subjective).



LES 2 PRINCIPAUX COURANTS


L’art-thérapie traditionnelle


C’est une psychothérapie qui utilise l’art, à travers l’ensemble des médiums de création artistique existants. Le but est que le patient renoue avec un dialogue intérieur, ainsi qu’un dialogue avec autrui, tout en stimulant sa créativité. L’art et le processus de création servent alors de médiums d’expression et de réalisation. Le patient peut exprimer et libérer émotions, souffrances, et ainsi évoluer ou mieux utiliser ses ressources intérieures.


Le but n’est bien sûr pas de juger l’œuvre produite d’un point de vue qualitatif mais de construire une image de soi et de la perception du monde, à travers la création, pour aller vers un changement.


On parle aussi de psychothérapie par l’art .


L’art-thérapie moderne


Cette seconde discipline est récente et nettement plus répandue. Il s’agit d’une discipline paramédicale plus orientée vers la perception et la libération des émotions durant l’activité artistique. Elle consiste à exploiter le pouvoir de l’art, sans chercher à l’interpréter, contrairement à la psychothérapie.


Le but est de se concentrer sur les capacités d’expression et de relation de la personne.

Cette démarche fait l’objet d’un protocole thérapeutique, de stratégies et d’évaluations

qui permettent de valider les progrès du patient.


Cette activité s’exerce en institution médicale ou hospitalière, en atelier libéral, voire parfois à domicile. L’art-thérapeute est donc une personne qui doit mêler pratique artistique personnelle pour pouvoir travailler en synergie avec le patient, ainsi que compétences thérapeutiques et compétences relationnelles.

 

Ces deux approches se distinguent des méthodes de développement personnel dont les outils sont différents. Toutefois l’ensemble de ces méthodes souligne une nouvelle vision de l’Homme, comme un individu qui est capable d’évoluer grâce à ses propres ressources intérieures.




LA PRATIQUE




L’art-thérapie peut aider au traitement de différents états et améliorer le quotidien du patient. Elle se révèle utile principalement pour :

  • l'addiction

  • les traumatismes

  • les maladies de PARKINSON et ALZHEIMER

  • la dépression

  • le stress et les émotions négatives


Un nouveau langage


L’art-thérapie est là en premier lieu, pour offrir un nouveau moyen de communication et d'expression. Elle s’adresse à ceux qui se sentent déconnectés du monde ou ont vécu un traumatisme et va se focaliser sur nombreux domaines : développement cognitif, logique, capacité d'observation, attention, habitude, perception, valeurs, morale, sens du bien et du mal, etc.


La pratique joue aussi sur l’émotionnel : l’idée est de ne pas être le jouet de ses émotions mais de les apprivoiser (il est normal de les ressentir mais parfois on ne peut pas les contrôler). En exprimant ce qui ne peut pas être verbalisé, l’art-thérapie permet en premier pas de libérer ses émotions, de les reconnaître.


Les réseaux de symboles, de couleurs et de formes, semblent parfois dessiner des messages, qu’il ne faut toutefois pas interpréter au sens strict. L’œuvre produite développe ainsi de nombreuses capacités comme l'intuition, la capacité d’imagination, les pensées claires ou logiques.


L’art-thérapie multiplie les langages possibles, par l’art, le mouvement ou l’écriture.



Les médiums artistiques


Il existe nombreux médiums artistiques pour différentes pratiques de la discipline ; dessin, collage, argile, peinture, écriture, danse, théâtre, musique, chant, etc. Le processus de création doit rester libre, ce n’est pas la production finale de l’œuvre qui doit être jugée, mais le sens qu’elle apporte.


Chaque pratique artistique a ses propres vertus (façonner l’argile forme et déforme ce qui nous tracasse, la photographie est idéale pour projeter un nouveau regard sur le monde et se sentir plus connecté à celui-ci, la danse permet l’acceptation de son corps, etc).



La manipulation est très importante lors de la pratique artistique. Les arts plastiques sont donc très présents en art-thérapie et sont utilisés comme matériaux de base sur lesquels seront exprimés les émotions et les sentiments. Le fait de créer, de produire une œuvre, la collectionner (voire de l'exposer), va motiver le patient et créer en lui un réel sentiment d’accomplissement. qui lui sera bénéfique.



Exemple d'activité : Le dessin


Cette activité relaxe et fait accéder à un état de concentration qui permet la pleine conscience. Elle est idéale pour démarrer une démarche thérapeutique avec un enfant.


Ses atouts :

  • réduit le stress. Dans nos sociétés pressées par le temps, nous vivons en quelque sorte sans conscience, en pilotage automatique. Le stress est causé par un influx d’hormones. Le dessin (et/ou le coloriage) - par son aspect méditatif - permet de réduire cet influx. L’esprit se focalise alors sur sa tâche,

  • utilise conjointement les fonctions analytiques et les fonctions créatives du cerveau (car il faut choisir les formes et associer les couleurs),

  • développe une pensée méditative.


LE MANDALA (dessin centré)



Il est utilisé autant dans l’art-thérapie que pour une pratique personnelle. C’est un outil idéal pour se restructurer. Le mot mandala signifie « cercle », en sanskrit. Le fait de créer ou colorier un mandala permet de développer différentes fonctions du cerveau. La mise en couleur fait appel à l’esthétique et à la créativité, le respect de l’organisation centrée du mandala fait appel à l’ordre intérieur et à la stabilité mentale. L’organisation concentrique semble nous apaiser et réduire le taux d’anxiété.


ZENTANGLES ET GRIBOUILLAGES MEDITATIFS



Cette autre pratique, sorte de « gribouillage méditatif », permet aussi de se concentrer et de réduire son taux de stress tout en améliorant ses capacités de création. C’est de plus une activité très simple à réaliser, autant dans le cadre d’une thérapie, que lorsque vous avez un moment de libre. L’idée n’est pas ici d’exprimer ses émotions, mais de se concentrer sur l’aspect relaxant de la pratique artistique. Sa simplicité permet au patient de s’exprimer librement, sans technique, mais aussi d’instaurer une relation de confiance. Il s’agit de réaliser des motifs structurés et répétitifs. Le Zendala, le doodle, évoquent les mêmes pratiques et se rapprochent du graffiti. Il s'agit de réaliser des dessins aléatoires, dans toutes sortes de situations (chose que l’on fait souvent instinctivement, au téléphone par exemple, un stylo à la main).


LE COLORIAGE


La couleur est avant tout un phénomène subjectif et personnel, une perception. Elle est reliée à des souvenirs, à notre mémoire, et semblent pouvoir modifier nos ressentis. Les sentiments qui sont associés à chaque couleur, et à leur symbolique, diffèrent donc selon les individus. Elles peuvent servir de révélateur dans les œuvres produites par chaque individu.


 

Ces pratiques sont conseillées à tous pour apprivoiser le stress (d'où le succès des coloriages méditatifs). Vous pouvez en tester les bienfaits même pour simplement vous détendre.




Thérapie individuelle ou collective


La thérapie individuelle


C’est la rencontre d'une personnalité unique qui fait face à des problèmes qu’elle veut dépasser. Elle est idéale pour de nombreux publics, et notamment pour les enfants qui ne sauraient passer par une thérapie de groupe : les fondements sont la relation triangulaire (patient, thérapeute, œuvre produite) pour construire une relation sécurisante par le dialogue et l’écoute.


Une thérapie individuelle mène surtout au développement de l’autonomie du patient, dans une relation où toute l’attention est portée exclusivement sur lui, contrairement à une thérapie de groupe où le patient est également confronté aux problèmes des autres.


La thérapie collective


L’idée ici est de confronter les points de vue et les expériences, de partager des activités qui peuvent aussi être à l’origine d’une certaine convivialité et de diminuer, ensemble, les effets d’une même pathologie en effectuant un travail commun.


L’atelier d’art-thérapie en groupe est également une excellente occasion de créer un lien social (fréquent en cadre clinique pour des personnes isolées ou âgées).


C’est une approche qui convient idéalement aux personnes souffrant de troubles dépressifs, anxiogènes, de crises de paniques, d’un manque de confiance en soi, de troubles psychosomatiques, d’isolement ou de problèmes de dépendance.



L'art-thérapie et les enfants



On se doute bien que la pratique de l’art est importante chez l’enfant, à travers coloriages et gribouillages, mais en quoi l’art-thérapie peut-elle les aider ?


Elle s’adresse en réalité à tous les enfants, car cette thérapie est un excellent vecteur de communication. Quand un enfant vit une expérience traumatisante ou rencontre des problèmes, il peut être difficile de comprendre ce qui le tracasse, car il ne voudra pas parler.


C’est Edith Kramer, professeur d'art , qui introduit la discipline auprès des enfants.


Il ne faut pas que l’enfant ait l’impression de faire quelque chose de trop sérieux. L’aspect ludique de la thérapie par l’art permet de se détendre au cœur de moments difficiles. Il est important de favoriser des temps d’arrêt, de pause, où l’enfant s’attardera à observer son œuvre. Par le geste artistique, l’enfant peut aussi se rendre compte de sa capacité à produire quelque chose, à respecter un processus pour aboutir à un but. C’est un excellent moyen de développer son autonomie, son indépendance mais aussi son imagination, son originalité, et son sens du partage.


Avec un public d’enfants, la parole ne pourra pas toujours être présente. Beaucoup d’enfants n’ont vraiment pas envie de parler de leur production artistique.



L'art-thérapie et les personnes agées


Concernant les personnes âgées, l’art-thérapie travaille plus sur des conditions et pathologies spécifiques. Il s’agit de rétablir ou maintenir autant que possible les capacités physiques, psychiques, ainsi qu’une réelle joie de vivre.

L’art-thérapie a de nombreuses choses à apporter face aux conséquences du vieillissement ou de pathologies lourdes comme Alzheimer et Parkinson (relaxation, contrôle sur son existence, réduction de l'état dépressif et de l'anxiété, socialisation, encouragement au jeu et à l’humour, etc.).


L’aspect sensoriel, et le choix des matériaux joue aussi un grand rôle : le fait de créer une œuvre peut engendrer des sentiments de fierté qui n’étaient plus ressentis et de retrouver aussi le sens du beau.




RESSENTIR LES EFFETS BENEFIQUES DE L'ART : SUGGESTIONS



"Je crois que l'art est la seule forme d'activité par laquelle l'homme en tant que tel se manifeste comme véritable individu. Par elle seule, il peut dépasser le stade animal, parce que l'art est un débouché sur des régions où ne domine ni le temps, ni l'espace. (Marcel Duchamp, peintre, plasticien et homme de lettres)


Vous pouvez facilement ressentir les effets bénéfiques de l’art et du "beau" par le biais de quelques activités simples qui permettent de réduire le stress dans la vie de tous les jours. Ce sont des activités qui sont avant tout agréables, mais qui permettent aussi de se confronter à certaines émotions et à certains problèmes.


Voici quelques suggestions :


  • Faites attention aux détails qui vous entourent. Écoutez les gouttes de pluie qui tombent, le souffle du vent, le chant des oiseaux. Soyez attentif à votre environnement : tout est observable !

  • Essayez de faire de nouvelles choses. Soyez créatifs dès que l’occasion se propose. Vous disposez de plus avec internet d’un merveilleux outil pour vous initier à de nouvelles activités.

  • Observez vos pensées. Essayez de décrire ces mêmes pensées. Écrivez-les si vous le souhaitez.

  • Initiez-vous à l’art si vous ne le pratiquez pas : créez librement. Quand vous avez du temps libre, griffonnez sur un bout de papier, chantonnez, écrivez. Dans votre vie de tous les jours, laissez libre cours à votre inspiration et vos envies. La conception de zentangle est un exercice idéal pour se détendre, et pour éprouver l’art de façon relaxante.

  • Si vous ne pratiquez aucun art en particulier, mettez-vous en position de spectateur. Installez-vous face à une œuvre d’art qui vous impressionne. Concentrez-vous simplement sur les effets induits par cette contemplation. L’art est partout et exprime de nombreux sentiments. Si vous habitez en ville, les rues sont elles-mêmes un musée à ciel ouvert. Cherchez quelques trouvailles d’art de rue, et demandez-vous ce que l’artiste cherchait à exprimer.




Je vous souhaite de belles expériences artistiques !










Sources et références :

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02073745/document - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k77005t.texteImage

https://www.ffat-federation.org/formation/2-uncategorised - https://www.inecat.org/L-association-art-therapie.html

"L'art-thérapie" Jean-Pierre Klein (1997) - "L’art-thérapie, Pratiques, techniques et concepts" RODRIGUEZ, J et TROLL, G, (Editions Ellébore, Paris, 2006) - "Arts de la guérison: l'histoire de l'art-thérapie". Jessica Kingsley - "PORTRAIT DU CERVEAU EN ARTISTE" Pierre Lemarquis (Odile Jacob 8 Octobre 2014) - "L'art chez les fous ; le dessin ; la prose ; la poésie" Marcel Reja (1907) - "Art Versus Illness: A Story of Art Therapy" Adrian Hill (G. Allen and Unwin, 1945) - "Le cerveau et l'art" Jean-Pierre Changeux, (De Vive Voix, Paris,2010).

1 Comment


farhanqolbuna
Jun 24

What aspect of art does the article emphasize as being liberating?

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